« Quand on me demande quel est le sujet de ma peinture, je dis que c’est la fascination pure », déclare l’artiste chinoise Xinyi Cheng, née en 1989. Dans ses toiles, « objets-regards » lacaniens d’une infinie douceur, se joue paradoxalement un perpétuel jeu de pouvoir entre modèle et artiste, regardé et regardeuse, objet et sujet de désir (essentiellement homosexuel). L’érotisme subtil d’un visage plongé dans le cou ou de doigts trempant dans un verre de vin, l’introspection de figures confinant à l’ennui, le dialogue de mains travaillées telles des portraits, des natures mortes silencieuses, des acrobaties révélant l’anatomie masculine ou encore des paysages habités de rencontres y sont peints dans une riche gamme de couleurs chaudes et froides, comme assourdies par un voile, étalées en matière crémeuse. On y devine des hommages inattendus à la peinture moderne (Picasso, Toulouse-Lautrec, Degas, Caillebotte).
1989 Born in Wuhan, China
2016 Residency at the Rijksakademie, Amsterdam
2018 Solo exhibition “Harnessing the Power of Wind”, Antenna Space, Shanghai