Ils sont amorphes et imputrescibles, ils peuvent être solides ou liquides, ils ont la même viscosité à leur point de fusion. Comme la gloire et la fureur, l’honneur et le devoir, on pourrait en faire un couple naturel : le verre et le miel. Ils peuvent d’ailleurs se ressembler de façon bluffante, comme a voulu le prouver l’artiste Morgane Tschiember, qui aime à faire subir aux matériaux des métamorphoses. Soutenue par des souffleurs aguerris, elle a plié le verre en torsades, qui ressemblent à ces vaguelettes que l’on fait goutter dans les yaourts grecs… Le verre est devenu miel. Dans un décor de panneaux de cire, ce changement d’état n’est que virtuel : pas comestible ! Il rappelle en creux (comme l'ont fait d'autres artistes, Céleste Boursier-Mougenot, Wolfgang Laib ou Pierre Huyghe) l’importance de ces petites ouvrières ailées, pour notre plaisir gustatif mais aussi pour notre simple survie, via la pollinisation…
« Morgane Tschiember. Honey, honey ! » au Portique du Havre, jusqu’au 1er juin
leportique.org