Considéré comme le prix de la maturité, car visant à récompenser un parcours plus qu’une série d’un photographe âgé de moins de 50 ans, le prix Niépce, créé en 1955, est le doyen des récompenses dédiées à la photo. Présenté par le commissaire d’exposition Gabriel Bauret, Raphaël Dallaporta, 38 ans, s’est fait connaître en 2004 avec sa série « Antipersonnel », qui répertorie des mines photographiées selon un protocole strict les magnifiant pour mieux attirer notre attention. Souvent engagé, son travail a aussi abordé l’esclavage domestique ou l’univers médical, séries réalisées à chaque fois avec des spécialistes. « Je m’attache à rendre sensibles des phénomènes, objets ou territoires, respectivement cachés, tabous ou inaccessibles », explique-t-il, telle la grotte Chauvet présentée l’année dernière au Centquatre à Paris. Le prix est doté par Picto Foundation (10 000 euros en numéraire et en compétences), par The Eyes Publishing (qui éditera un livre d’artiste à 300 exemplaires), par l'ADAGP (6 000 euros), par une exposition à la Galerie Dityvon de l’université d’Angers en janvier 2020 et par l'acquisition d’œuvres par la Bibliothèque nationale de France.