Le défi relevé par Barbara Schaefer, commissaire de l'exposition « 1912, Mission Moderne », et son équipe du Wallraf-Richartz-Museum de Cologne était de taille : ressusciter, autant que possible, dans la ville où elle avait eu lieu cent ans auparavant, l'exposition la plus grandiose jamais organisée, la quatrième « Internationale Kunstausstellung des Sonderbundes westdeutscher Kunstfreunde und Künstler 1912 », appelée pour l'histoire « Sonderbund 1912 ». Le Sonderbund était une sorte d'association réunissant différents acteurs de la scène artistique de cette région de l'Ouest de l'Allemagne, animée par le collectionneur Karl Ernst Osthaus. L'époque était créative et trépidante, ouverte bien au-delà des limites régionales ou des frontières nationales. L'idée des organisateurs, soutenus par les grands marchands berlinois et parisien Alfred Flechtheim et Daniel-Henry Kahnweiler, n'était ni plus ni moins que de mettre l'art du temps, l'art moderne, sur la carte du monde et pointer sa fertilité durable, dégager des filiations avec les maîtres…