Le Quotidien de l'Art

Marché

Parcours des galeries

Julien Carreyn, ii (36), 2018, technique mixte, 5,5 x 7,8 cm. Galerie Crèvecœur, Paris, Marseille.
Julien Carreyn, ii (36), 2018, technique mixte, 5,5 x 7,8 cm. Galerie Crèvecœur, Paris, Marseille.
Courtesy Julien Carreyn et Galerie Crèvecœur.
Kim Chong-Hak, "Untitled", 2018, acrylique sur toile, 91 x 72 cm. Galerie Perrotin, Paris.
Kim Chong-Hak, "Untitled", 2018, acrylique sur toile, 91 x 72 cm. Galerie Perrotin, Paris.
Courtesy Kim Chong-Hak et Perrotin.
Lars Fredrikson, "Ecriture subversive - écriture pulsée - Télévision", 1969, photographie, 20,2 x 25,5 cm.
Pièce unique. Galerie In Situ‐fabienne leclerc, Paris.
Lars Fredrikson, "Ecriture subversive - écriture pulsée - Télévision", 1969, photographie, 20,2 x 25,5 cm.
Pièce unique. Galerie In Situ‐fabienne leclerc, Paris.
Courtesy Galerie In Situ‐fabienne leclerc.
Stephan Balkenhol, "Woman in black suit", 2019, bois de wawa peint, 166 x 35 x 19 cm. Galerie Monica De Cardenas.
Stephan Balkenhol, "Woman in black suit", 2019, bois de wawa peint, 166 x 35 x 19 cm. Galerie Monica De Cardenas.
Courtesy Monica De Cardenas.
Erik Bulatov, "Ami soudain ennemi", 2018, crayon sur papier, 42 x 76 cm.
Galerie Skopia.
Erik Bulatov, "Ami soudain ennemi", 2018, crayon sur papier, 42 x 76 cm.
Galerie Skopia.


Courtesy Erik Bulatov et Skopia/P.H Jaccaud.

Bettina Rheims, “Héroïnes Rose McGowan, Polaroid No 1", 2005, Polaroïd couleur, 27,5 x 21,5 cm. Pièce unique. Galerie Xippas.
Bettina Rheims, “Héroïnes Rose McGowan, Polaroid No 1", 2005, Polaroïd couleur, 27,5 x 21,5 cm. Pièce unique. Galerie Xippas.
Courtesy Xippas.
Julia Wachtel, "Endangered Species", huile, flashe, encre acrylique sur toile,
152,4 x 218,5 cm. Galerie Super Dakota, Brussels.
Julia Wachtel, "Endangered Species", huile, flashe, encre acrylique sur toile,
152,4 x 218,5 cm. Galerie Super Dakota, Brussels.
Courtesy Julia Wachtel et Super Dakota.
Lucio Fontana, "Concetto spaziale, Attese", 1967,
peinture à l'eau sur toile, 46 x 38 cm. Galerie Tornabuoni Art, Paris.
Lucio Fontana, "Concetto spaziale, Attese", 1967,
peinture à l'eau sur toile, 46 x 38 cm. Galerie Tornabuoni Art, Paris.
Courtesy Fontana Lucio.
Tracey Emin, "She Lay down Deep Beneath The Sea", 2012, néon, 90,6 x 148,8 cm. White Cube.
Tracey Emin, "She Lay down Deep Beneath The Sea", 2012, néon, 90,6 x 148,8 cm. White Cube.
Photo Ben Westoby/Tracey Emin/All rights reserved, DACS 2017/White Cube.

Toutes les tendances de l'art contemporain sont représentées à la foire, entre artistes historiques et création récente, quelque soit le médium. Visite guidée.

On dirait pourtant un instrument de musique !

Pour sa première participation à artmonte-carlo, la 303 Gallery présente le travail de l'artiste Alicja Kwade, qui détourne des objets. Elle déstabilise le visiteur en brouillant ses repères, comme ici avec cette sculpture composée de parties de trombones assemblées dans un certain ordre pour nous faire croire à un instrument qui n'existe pas (une forme hypothétique pour reprendre le titre, 80 000-100 000 euros). Une sculpture qui défie notre perception du réel. Le CCC OD de Tours lui consacre une exposition jusqu'au 1er septembre.

Tout n'est qu'une question de surface

La galerie Crèvecœur vient pour la première fois et ce, en voisine, puisqu'elle a ouvert un deuxième espace à Marseille il y a 2 ans. Elle présente, entre autres, la dernière série de Julien Carreyn (né en 1973), « ii », (autour de 16 000 euros), où l'on retrouve ce motif de la femme nue si présente dans son travail. Ici, interrogative et fixant le spectateur, elle fait immanquablement penser à ces portraits de femmes à la toilette de l'école de Fontainebleau.

Paysage de Corée

Connu sous le nom du « peintre de Seorak », Kim Chong-Hak (né en 1939) évoque dans ses toiles le mont Seorak (troisième plus haute montagne de Corée du Sud, située à l’est du pays) au travers de motifs de fleurs, d’insectes et d’herbes sauvages (entre 70 000 et 80 000 euros). Il définit son art comme « une nouvelle peinture figurative basée sur une peinture abstraite ». La galerie commence à peine à travailler avec l'artiste.

Dessin fragmenté

Le stand de la galerie In Situ - fabienne leclerc préfigure la rétrospective qui se tiendra au MAMAC à Nice en novembre prochain, en collaboration avec le Nouveau Musée national de Monaco. Elle présente une série d'œuvres de Lars Fredrikson (1926-1997), cet artiste suédois qui a exploré les rapports entre l’espace immatériel de la sculpture et le son, et qui ne voulait « pas montrer le dessin en tant que tel, mais le montrer en fragments ». Comme ici, sur ces photographies en noir et blanc.

Drôle de galerie de portraits

L'histoire entre la galerie italienne Monica de Cardenas et l'artiste suisse Stephan Balkenhol est longue. La première exposition remonte à 1996. Depuis, le sculpteur crée une galerie de portraits avec une prédiction toute particulière pour le bois, monoxyle, duquel il a fait émerger cette femme en costume noir. Si ces sculptures sont vendues autour de 70 000 euros, la maison de ventes munichoise Ketterer Kunst a adjgugé un couple daté de 1983 à 175 000 euros, le 10 juin 2017.

Mon ami est mon ennemi

Les œuvres d'Erik Boulatov (né en 1933) sont rares, il n'en peint que deux à trois par an, tant il est important pour lui que la notion de l'espace soit parfaite. Tout son travail s'attache à concilier l'espace de la peinture (qui est en volume) et celui de la réalité (où il inscrit des mots en 2D), déformé par l'idéologie et la propagande, lui qui a connu le joug soviétique jusqu'en 1989. Même si les sujets sont toujours assez graves, il garde toujours une note d'humour.

Héroïnes stars

Bettina Rheims (née en 1952) avait réalisé sa série des « Héroïnes » en 2008, inspirée par une phrase accrochée sur un mur de l'exposition « Mélancolie » au Grand Palais : « La mélancolie est une femme assise sur un rocher, seule et qui regarde au loin. » D'où la récurrence du rocher dans cette série, où pose ici Rose McGowan (8 500 euros). Elle avait redécouvert cette série dans son atelier en 2018.

Un monde saturé d'images

Un monde saturé d'images. Comment faire le tri ? Qu'est-ce qui accroche le regard en définitive ? La galerie Super Dakota propose une immersion dans l’univers de Julia Wachtel (née en 1956) avec un solo show de ses peintures (entre 45 000 et 75 000 dollars). L'artiste américaine pioche des images sur Internet qu'elle détourne pour en faire un motif pictural. Se percutent culture pop, références artistiques et populaires, symboles en tout genre... Pour une petite sociologie de notre monde globalisé en images.

Le tranchant de l'abstraction

Spécialisée dans l'art italien de l'après-guerre, la galerie Tornabuoni nous a habitués à des stands élégants et des œuvres fortes. Ce sera encore le cas à Monaco, avec cette toile de Lucio Fontana (1899-1968). Trois fentes qui, remises dans le contexte de l'Italie des années 1950, cristallisent le rejet de la figuration et le traumatisme de la guerre. Que représenter face à l'horreur ? Il crée le concept spatial, une autre voie à l'abstraction.

Un instant suspendu de poésie

Suite au succès de l'exposition qui s'est tenue à la galerie à Londres (jusqu'au 7 avril dernier), White Cube propose une sélection d'œuvres de Tracey Emin illustrant la richesse de ses pratiques artistiques (sculpture, peinture, néons, film, photographie, dessin). À noter tout particulièrement cette œuvre, She lay down deep beneath the sea, qui côtoie la récente peinture You protect me (2018) et la sculpture en bronze Too far for me to touch (2017) (entre 75 000 et 380 000 dollars).

Article issu de l'édition Hors-série du 24 avril 2019