Après la longue fournée des expositions fourre-tout sur la prétendue scène artistique arabe, sachant que l'idée même d'un monde arabe homogène relève d'une fiction, le Victoria & Albert Museum à Londres a choisi de resserrer le champ sur les différents usages de la photographie au Moyen-Orient. Le parcours débute de façon appuyée avec la Révolution islamique iranienne, documentée sur le vif avec acuité par le photojournaliste Abbas, avant de se clore avec les photos de Nermine Hammam. Ce dernier a transposé en 2011 les militaires de la place Tahrir au Caire dans des paysages bucoliques recoloriés digitalement. D'un côté, le documentaire pur et dur, comme on le voit aussi avec les images d'un pèlerinage soufi captées par Issa Touma en Syrie, de l'autre, une reconstruction (plus ou moins heureuse) de la réalité. Bien qu'il porte le sous-titre abusif de « new photography », l'accrochage couvre plus de trente ans de production photographique, en…