Le Quotidien de l'Art

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Vent de renouveau aux Tuileries

Vent de renouveau aux Tuileries
PAD 2018
PAD.

Avec près de 30% de nouvelles galeries, le Pavillon des arts et du design ouvre ses portes aux jeunes générations, ce qui renforce la présence du design contemporain.

Galeries de Multiples, Oren Nataf, Objet d'Émotion by Valérie Demure, Patrick Fourtin, Gate 5, Chamagne, Deydier et Mica... En tout, dix-neuf exposants participent pour la première fois au PAD, soit un vrai renouvellement sur un total de soixante-neuf galeries – même si certaines ne sont pas vraiment néophytes puisqu’elles renouent avec l'édition parisienne, comme Jean-Christophe Charbonnier ou Jean-Marc Lelouche. 

Sculptures en velours et en coton

Ce vent frais s'accompagne d'une montée en puissance du design contemporain, avec des créations où la frontière entre art et design s'estompe de plus en plus. Les exemples abondent. C'est le cas avec Phases (19 000 euros), une sculpture en velours de l’artiste norvégienne Hanne Friis (née 1972) que présente pour la première fois Maria Wettergren, ou avec les compositions en coton brut de Simone Pheulpin à la maison parisienne – l'artiste a d'ailleurs été étiquetée à ses débuts d'« artisan d'art ». Il en va de même avec les nouvelles pièces de Nacho Carbonell chez Carpenters Workshop – des formes organiques semblant tout droit sorties d'un jardin botanique – ou les miroirs sorcières de Béatrice Serre chez Yves Gastou. « Ce sont toutes des pièces uniques car notre clientèle recherche de plus en plus des objets d'exception, avec un design très contemporain », note Delphine Antoine de la galerie Gastou. Un esprit novateur que l'on retrouve chez Walid Akkad, qui réinvente le bijou à partir de son dernier coup de cœur : l'opale – la noire d'Australie, la Welo d'Éthiopie ou celle de feu venant du Mexique... « Porte-bonheur pour les uns, maléfique pour les autres, elle est tellement mystérieuse », justifie-t-il. 

Voyages, voyages…

Cette invitation au voyage se prolonge dans les allées du salon autour de l'éclectisme, son identité de toujours. « Je crois que le public du PAD aime être surpris, tant par les scénographies proposées que par la sélection des objets », analyse Julien Flak, qui retrace l'épopée du capitaine Cook, du Pacifique Nord au Pacifique Sud (entre 1 000 et 100 000 euros), avec des pépites comme les rares figures masculines moai tangata (provenant de la collection Vérité) ou ces ornements pour les cérémonies du Malagan, en Nouvelle-Irlande. La galerie Chahan prolonge cette invitation à l’exotisme en imaginant l'intérieur d'un explorateur du XVIIIe siècle qui aurait recherché son inspiration jusque dans le XXIe siècle (en association avec la galerie Colnaghi). Le voyage peut se faire aussi à travers le temps, en replongeant par exemple dans l'élégance du mobilier des années 1920 d'André Sornay chez Alain Marcelpoil (entre 5 000 et 50 000 euros). Quelle que soit la spécialité, un point commun à tous les marchands : l'amour de l'objet et du beau.

Béatrice Serre, "Miroir sorcière Théodora", mosaÏque d’émaux d’or, géodes de pierres semi-précieuses, sections d’agate, corail rouge.
Galerie Yves et Victor Gastou.
Béatrice Serre, "Miroir sorcière Théodora", mosaÏque d’émaux d’or, géodes de pierres semi-précieuses, sections d’agate, corail rouge.
Galerie Yves et Victor Gastou.
Photo Adrien Millot/Galerie Yves et Victor Gastou.
Hanne Friis, « Phases », 2017,
soie, couleurs de cône, cousu à la main, 160 x 75 x 25 cm.
Galerie Maria Wettergren.
Hanne Friis, « Phases », 2017,
soie, couleurs de cône, cousu à la main, 160 x 75 x 25 cm.
Galerie Maria Wettergren.


Corutesy Galerie Maria Wettergren.

Nacho Carbonell, « Lily Pad Tree », 2018, structure en acier, treillis métallique, béton, plâtre et mélange paverpol, 174 x 112 x 112 cm. Pièce unique. Carpenters Workshop.
Nacho Carbonell, « Lily Pad Tree », 2018, structure en acier, treillis métallique, béton, plâtre et mélange paverpol, 174 x 112 x 112 cm. Pièce unique. Carpenters Workshop.
Courtesy Carpenters Workshop.
Décors de bouche Malagan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck, 32 et 38 cm. Galerie Flak.
Décors de bouche Malagan, Nouvelle-Irlande, Archipel Bismarck, 32 et 38 cm. Galerie Flak.
Photo D. Voirin/Galerie Flak.
Walid Akkad, Bague or rouge sertie d’une morganite brésilienne (20.24 ct)
N°1/1.
Walid Akkad, Bague or rouge sertie d’une morganite brésilienne (20.24 ct)
N°1/1.


Courtesy Walid Akkad.

Article issu de l'édition Hors-série du 03 avril 2019