« C'est une foire de bonne réputation, tout le monde s'y rend, mais les gens ne dégainent pas le portefeuille », entend-on dans les allées de la 13e édition du salon de dessin Drawing Now, au Carreau du Temple. Pourtant, au lendemain du vernissage, les galeristes semblent satisfaits : à l'heure où nous écrivons, la galerie Papillon a déjà bien vendu. « Nous présentons un focus sur Raphaëlle Peria et sur les 66 dessins présentés, près de la moitié a été vendue dès mercredi », s'enthousiasme Marion Papillon. En effet, le travail de l'artiste d'à peine 30 ans, qui propose des photographies, aquarelles et collages grattés (entre 900 et 1 350 euros) plait : nombre de visiteurs se bousculent pour l'admirer. Pour le directeur de la galerie Semiose Benoît Porcher, c'est une « belle édition ». « Nous avons déjà bien vendu », ajoute-t-il. De Chaval à Françoise Pétrovich en passant par Guillaume Dégé, Thomas Lanfranchi ou Hippolyte Hentgen, les prix du stand conviennent à tous les porte-monnaie. « Nous présentons des œuvres entre 500 et 21 000 euros, la fourchette est très large. Commencer avec des prix bas décomplexe les visiteurs qui ont moins peur de les demander », poursuit Benoît Porcher. Chez Nathalie et Georges-Philippe Vallois, qui présentent un solo show de la lauréate 2019 du prix Drawing Now Lucie Picandet, l'enthousiasme est également de la partie. Petits (1 300 euros), moyens (environ 4 000 euros) et grands (6 500 euros) : tous les types de formats (la série présentée sur le stand a été conçue spécialement pour l'événement) ont été vendus après cette première journée. Chez Karsten Greve, le ton est plus nuancé : la galerie présente un stand monographique de Pierrette Bloch. Sur le stand, trois gommettes rouges, signes que les œuvres ne sont plus à vendre. « Il est toujours plus difficile de présenter un solo show, justifie-t-on à la galerie. Pierrette Bloch est une référence et les prix de ses œuvres sont élevés » (entre 18 000 et 62 000 sur le stand). Même constat pour Caroline Smulders qui présente les dessins de trois sculpteurs – Bill Woodrow, Richard Deacon et Antony Gormley – avec la galerie Thaddaeus Ropac : « Pour l'instant nous avons surtout des propositions », explique la galeriste, dont le prix de départ est de 10 000 euros. Elle poursuit : « Avec Art Basel Hong Kong au même moment, les grands collectionneurs déclinent ». Marion Papillon affirme quant à elle que deux tiers des acheteurs de cette édition sont de nouveaux collectionneurs. Des Français avant tout, selon Karsten Greve.
Drawing Now, jusqu'au 31 mars, Carreau du Temple, Paris (3e), drawingnow.com