Samedi dernier, la société de ventes aux enchères Leclère à Marseille dispersait un imposant ensemble d'archives provenant de la famille de Jean-Etienne-Marie Portalis (1746-1807), l'un des rédacteur du Code civil napoléonien et organisateur du sacre de l'Empereur (Lire Le Quotidien de l'Art du jeudi 22 novembre 2012). Les 150 lots ont séduit aussi bien des juristes, des notaires, des avocats que la bibliothèque de droit d'Aix-en-Provence, les archives départementales des Bouches-du-Rhône ou la Cour de cassation, qui a préempté un recueil de jurisprudence. Parmi les décorations, un bijou de Grand Aigle de la Légion d'Honneur a atteint 150 000 euros (est. 80 000-120 000 euros). La maison de ventes, qui attendait autour de 1 million d'euros, a récolté au total 650 000 euros. En effet, 33 lots ont été retirés in extremis de la vente : dans une lettre reçue la veille de la dispersion, les Archives nationales en avaient revendiqués la propriété. « Il s'agit surtout de lots techniques, de documents sur le Code civil, confie le commissaire-priseur Damien Leclère. Ce genre de demande n'est pas rare dans le domaine des archives. Mais je déplore la méthode d'intervenir si tard, quand le catalogue est sorti depuis longtemps. Ce n'est pas respectueux pour le travail important de valorisation de ces archives Portalis que nous avons accompli avec la famille ».