Si la Biennale de Paris, de son nom officiel « Biennale internationale des jeunes artistes », était encore active, elle fêterait cette année ses 60 ans d’existence. Célébration fictive : la Biennale de Paris, interrompue en 1985, n’est en effet pas à confondre avec la « Biennale Paris », anciennement « Biennale des Antiquaires », de retour en septembre prochain au Grand Palais pour sa 31e édition. Cet imbroglio nominatif qui peut perdre le public n’est qu’un mince aperçu des difficultés qui se présentent au chercheur lorsque ce dernier souhaite aborder la question des biennales d’art contemporain dans leur dimension théorique et historique. Leur nombre grandissant, leur existence complexe et leur dissémination géographique en font un objet d’étude épineux. À l’ère de leur multiplication globale, le programme de recherche « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris » tente, à partir de ce cas d’étude, d’éclaircir ces questions, ou du moins a le grand mérite de les poser.
Initié en 2017 par Elitza Dulguerova au sein du domaine « Histoire de l’art du XVIIIe au XXIe siècles » de l’INHA, ce programme revient sur l’une des premières grandes manifestations internationales d’art contemporain. Fondée en 1959, à la suite de Venise (1895), São Paulo (1951) ou encore Tokyo (1952), elle a eu pour mission de redonner à Paris son rang de grande capitale artistique sur l’échiquier mondial. Mais la Biennale de Paris n’est pas uniquement une histoire d’art, loin s’en faut. Elle s’inscrit, en effet, dans des années riches en rebondissements socio-politiques, en France comme à l’étranger, et ces derniers n’ont eu de cesse de la traverser.…