Cinq expositions dans une même ville, c’est un privilège rare pour une artiste. Et pour s’assurer de la réussite de l’opération, la direction des musées a déployé aux quatre coins de la cité phocéenne une campagne d’affichage d’envergure. Soit un portrait noir et blanc de Sophie Calle, cachée derrière ses grandes lunettes, coupe au carré, parée de sa fameuse bague « souris » et d’un petit singe empaillé sur les genoux. Le cliché de Jean-Baptiste Mondino, photographe star des années 1980 et ami de l’artiste, ferait presque penser à une publicité de mode ! Car, dans le droit fil de la philosophie de la galerie Perrotin, qui lui a offert un solo show à Paris en septembre dernier, Sophie Calle affirme son style : plus qu’une œuvre, une artiste, c’est un look. Elle apparaît ainsi comme l’une des rares artistes françaises de notoriété publique et le propos de son œuvre, qui s’ancre dans des narrations personnelles depuis ses débuts en 1983, pousse une large audience à se reconnaître dans ses histoires. Le processus d’identification, au cœur de chaque série, est habilement ficelé… Soutenu par l’agence de production Arter, qui a récemment coordonné les expositions Basquiat et Schiele à la Fondation LVMH, l’événement s’annonce donc comme un succès populaire, à l’image du vernissage au musée des Beaux-Arts, fort fréquenté.
La Vieille…