Affaire Edgar P. Jacobs : 2 experts perquisitionnés

En octobre dernier, Daniel Maghen, galeriste parisien et spécialiste bande dessinée chez Christie’s, et son homologue chez Artcurial Éric Leroy ont fait l’objet de perquisitions dans le cadre de l’affaire Edgard P. Jacobs. Une vingtaine de planches et des factures ont été saisies. L’enquête, révélée publiquement par le quotidien belge Le Soir, a été ouverte en Belgique à la suite de la disparition de près de 200 planches originales du créateur de Blake et Mortimer – dont la couverture de l’album mythique La Marque jaune. Ces œuvres, qui auraient dû se trouver dans les coffres de la Fondation créée par l’artiste en 1983 pour la conservation intégrale de son œuvre, ont été écoulées frauduleusement pendant des années auprès de collectionneurs privés. Sur la même période, preuve de la valeur de son œuvre, des planches de Jacobs ont atteint des prix record dans les maisons de ventes : 205 500 euros chez Christie’s et 122 522 euros chez Artcurial en 2016, 147 000 euros chez Sotheby’s en 2015. Dans le cadre de l’enquête, Philippe Biermé, ancien bras-droit de Jacobs et président de la Fondation depuis 1989, a été mis en examen pour blanchiment et abus de confiance. Après la liquidation judiciaire de la Fondation Jacobs en 2016, les planches restantes ont été transférées à la Fondation Roi Baudouin qui se charge aujourd’hui d’en faire l’inventaire. Le 22 novembre, Daniel Maghen a réagi dans un communiqué, indiquant : « J’ai acquis en 2015 un certain nombre de planches d’Edgar P. Jacobs, de manière officielle et légale (…) J’attends sereinement l’issue de cette procédure. » Christie’s a cependant suspendu son contrat de partenariat avec l’expert et n’a pour l’instant aucune vente BD au programme. De leur côté, ni Artcurial ni Éric Leroy, qui préparent une vacation le 27 avril, n'ont souhaité s'exprimer.