« De mémoire de collectionneuse, c’est du jamais vu », se réjouit Leslie Sun, cheveux ras et pull Chanel, lors du vernissage le 17 janvier de la foire Taipei Dangdai. Pour son coup d’envoi, ce salon créé par Magnus Renfrew affiche une liste de galeries et un niveau de professionnalisme impressionnants. La hauteur sous plafond (26 mètres !) et les spacieuses allées feraient presque oublier la laideur du Palais des Congrès qui l’abrite. Comme à Art Basel Hong Kong, les galeries non-asiatiques occupent les meilleurs emplacements. Au point de donner un parfum un brin trop occidental à un événement majoritairement local. « Les galeries étrangères ne représentent que 20 % du salon, mais comme elles prennent des stands plus grands, l’effet ressenti est plutôt de 40-50 % », admet Magnus Renfrew, directeur de la foire. Pour autant, tous les éléphants du marché ne se sont pas contentés de remakes ou succédanés de leurs stands habituels. Hauser & Wirth (Zurich, Londres, New York) propose un solo show de Günther Förg, dont deux pièces étaient déjà vendues à l’ouverture du salon. « Förg n’est pas connu dans cette partie du monde, mais il a une sensibilité que les Asiatiques peuvent comprendre », indique son directeur Marc Payot. Les vraies découvertes se trouvent plutôt chez les plus petits exposants, comme les dessins faussement naïfs de l’Australien Noel McKenna chez Mother’s Tankstation (Dublin, Londres) ou les tableautins follement énigmatiques de Chihoi chez Exit Gallery (Hong Kong). Deux artistes pris d’assaut dès l’ouverture de la foire, ouverte jusqu’au 20 janvier.
taipeidangdai.com