Hedwig Fijen, la directrice de Manifesta, dont la prochaine édition se tiendra du 7 juin au 1er novembre 2020 à Marseille, a sélectionné l’équipe artistique. La biennale nomade a engagé une phase de recherche urbaine depuis quatre mois avec l’architecte néerlandais Winy Maas et des étudiants des écoles locales d’architecture, d’art et de design afin de proposer des idées pour un Marseille du futur. Mais le temps presse, la nouvelle équipe devrait rendre publics le thème et les participants (invités à travailler sur place) entre avril et juin 2019. Elle est composée de la curatrice marocaine Alya Sebti (directrice de l’ifa Gallery à Berlin, co-commissaire des dernières biennales de Marrakech et de Dakar), intéressée par l’art et l’espace public ; l’architecte espagnole Marina Otero Verzier (du Het Nieuwe Instituut à Rotterdam), dont les recherches portent sur les « architectures du travail automatisé » ou « le squat comme pratique spatiale »; la curatrice russe Katerina Chuchalina (directrice à la fondation V-A-C à Moscou et Venise), qui a un regard sur les modèles de production ; et Stefan Kalmár (directeur de l’ICA à Londres), résidant partiel à Marseille depuis 12 ans, où il siège au comité de sélection d’Art-o-Rama et où il avait mis en place en 2013 une résidence artistique informelle à la Cité radieuse de Le Corbusier (en dialogue avec le chorégraphe Michael Clark). « Manifesta ne colonise pas les villes », a affirmé sa directrice, « 2020 est une année de changement politique municipal ; il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt et discuter des sujets qui fâchent ». Le défi majeur qui se pose alors à la nouvelle équipe est celui d’impliquer les acteurs locaux d’une ville déchirée par une contestation sans précédent à la politique municipale concernant le logement et l’aménagement urbain. Manifesta cherche à atteindre un budget de 10 millions d’euros avec des fonds privés et publics qui ne sera clôturé qu’en février 2020.
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