L’exercice était compliqué. Tout en gardant le bâtiment inauguré en 1910, voulu par le roi Léopold II pour louer La Belgique apport[ant] la civilisation au Congo (pour reprendre le titre d’une statue qui accueillait le visiteur dans la rotonde), l’enjeu était de présenter une Afrique vivante, d’assumer la critique sur la période coloniale tout en insistant sur l’histoire de ces territoires bien avant l’invasion des Belges en 1876 – le musée présente d’ailleurs la plus ancienne pièce d’Afrique centrale, un masque-heaume d’Angola, datant de 700-900. Un nouveau nom a été choisi : l’Africa Museum détrône le musée royal d’Afrique centrale. Un nouveau bâtiment de verre a été construit par le cabinet Stéphane Beel Architects : dédié à l’accueil des publics (billetterie, boutique, salle de conférence, restaurant, etc.), il double quasiment la surface totale, qui passe de…
À Tervuren, la mue inachevée du « dernier musée colonial »
Après cinq ans et 66 millions d’euros de travaux, le musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren a rouvert ses portes, le 8 décembre, sous un nouveau nom : Africa Museum. Avec le débat sur les restitutions en toile de fond, il peine dans son projet de « décolonisation ».