Certains furent enfermés dans les camps, comme Bellmer ; d’autres se sont exilés, tels Chagall ou Dalí. Puis, il y a tous ces artistes restés en France sous l’Occupation, qui ont continué à créer, affichant plus ou moins de connivence avec l’idéologie nazie. Tel est le cas d’Henri Bouchard (1875-1960), sculpteur officiel sous Pétain, membre du cercle Collaboration et dont le titre de président du Salon des Artistes Français le prédisposait à participer au voyage en Allemagne à la demande du IIIe Reich, en novembre 1941. Riche de quelque 1 200 œuvres, son fonds d’atelier est visible depuis le 19 octobre au musée de La Piscine à Roubaix, rouvert après 18 mois de travaux. Depuis l’annonce de ce transfert, Bruno Gaudichon, directeur de l’institution, fait face à des attaques aussi nombreuses que virulentes ; il rejette la thèse selon laquelle exposer un artiste revient à le glorifier. Faut-il s’abstenir de présenter ces œuvres et rayer de l’histoire de l’art ces artistes, reflets de leur époque et du passé de la France ?…
Comment exposer les artistes au passé trouble ?
De Vlaminck à Belmondo, de Derain à Despiau et Henri Bouchard, dont l’atelier est désormais présenté au musée de La Piscine à Roubaix, nombreux furent les artistes à s’être « compromis » avec l’occupant. Doivent-ils être rayés de l’histoire de l’art ? Comment les présenter ?