Dès l'amorce de l'exposition « Dalí » orchestrée au Centre Pompidou à Paris sous le commissariat de Jean-Hubert Martin, associé à Montse Aguer, Jean-Michel Bouhours et Thierry Dufrêne — 33 ans après celle magistrale orchestrée par l'institution parisienne en 1979 —, le visiteur sera surpris par le format. Les tableaux, même les plus iconiques, comme La persistance de la mémoire, de 1931, introduisant les premières montres molles, sont souvent petits. Par un curieux effet de loupe conforté par les nombreuses publications sur Dalí et les déformations de nos mémoires, les oeuvres nous ont longtemps paru aussi grandes que le personnage était grandiloquent. Voici l'un des nombreux préjugés neutralisés d'emblée par l'accrochage qui permet de voir ou revoir des images perdues dans les oubliettes des cours d'histoire de l'art.
D'entrée de jeu aussi, la complexité de Dalí est posée. D'un côté, l'artiste s'est échiné à s'approprier tout ce…