Le Quotidien de l'Art

Marché Expositions

Une biennale pour un secteur peu soutenu au Luxembourg

près une édition « test » en 2016, qui se voulait un simple événement destiné à mettre en valeur les métiers d’art luxembourgeois, le succès inattendu – plus de 10 000 visiteurs alors que seuls 2 000 étaient attendus – a poussé les organisateurs à créer un véritable rendez-vous.

Après une édition « test » en 2016, qui se voulait un simple événement destiné à mettre en valeur les métiers d’art luxembourgeois, le succès inattendu – plus de 10 000 visiteurs alors que seuls 2 000 étaient attendus – a poussé les organisateurs à créer un véritable rendez-vous. Jean-Marc Dimanche, le commissaire général de cette biennale intitulée De Mains de Maîtres a proposé pour cette année le thème « Gestes et Merveilles » (jusqu’au 3 décembre), « pour que chaque artisan raconte des histoires », comme il le précise. Certains répondent particulièrement bien à l’exercice (30 à 40% des pièces ont d’ailleurs été créées pour l’occasion), tels Lucie Majerus avec ses bijoux oniriques mêlant melon et argent, Bijan Kesseler avec son vélo en béton armé, Anne-Claude Jeitz et Alain Calliste avec leurs œuvres narratives et poétiques en verre... Plus de 80 artisans d’art luxembourgeois et européens investissent deux niveaux du 19 Liberté (bâtiment appartenant à la Caisse d’épargne de l’État) avec en complément, un parcours dans la ville. Si l’événement est porté par le couple héritier, le prince Guillaume et la princesse Stéphanie de Luxembourg, l’enjeu est particulièrement important pour les artisans luxembourgeois eux-mêmes, qui ne sont que peu soutenus par l’État. L’artisan-couturier Ezri Kahn le déplore, lui dont le métier n’est pas reconnu par la Chambre des métiers — on l’a classé parmi les professions médicales ! — comme c’est le cas pour un confrère maroquinier. Aucune formation n’est d’ailleurs possible au Luxembourg, d’où la question du statut et de l’avenir des artisans d’art que pose cette biennale et qui nécessite un vrai débat. 

demainsdemaitres.lu

Article issu de l'édition N°1616