Hala Wardé ne construira pas à Beyrouth la tour de 120 mètres qui devait abriter le nouveau musée d’Art moderne de la ville. Selon nos informations, le 11 septembre, le conseil d’administration a rompu avec l’architecte franco-libanaise, qui s’est fait connaître comme le bras droit de Jean Nouvel au Louvre Abou Dhabi. La nouvelle avait été gardée confidentielle jusqu’à la parution dans le quotidien L’Orient-Le Jour d’une protestation d’Etel Adnan, qui avait été appelée à concevoir une œuvre pour le nouveau musée. Le projet de l’agence parisienne HW avait été choisi en 2016 par un jury comprenant des stars comme Rem Koolhaas, Richard Rogers, Julia Peyton-Jones et Hans-Ulrich Obrist. Le budget du chantier était alors estimé autour de quarante millions de dollars. Amale Andraos de New York — dont le nom est prononcé pour prendre la relève — avait reçu une mention spéciale.
Apparemment, le désaccord s’est fondé sur le refus de l’architecte de travailler bénévolement. Elle aurait offert son modèle, mais réclamé que ses collaborateurs et contributeurs soient payés et leurs frais pris en charge. Un compromis avait été trouvé par le président de l’Ordre des architectes, Jad Tabet, cet été, mais a été rejeté par les dirigeants du projet. Le conseil a refusé de commenter, annonçant une réunion en décembre pour remplacer l’architecte. Il maintient cependant son projet d’un foyer culturel comprenant des résidences d’artistes et des activités éducatives, annonçant désormais une ouverture pour 2023. Lancé sur une initiative purement privée, le musée est appelé à s’installer sur un lotissement de la ville face au Musée national, qui sert de parking à l’Université Saint-Joseph et devrait accueillir la collection d’art contemporain du ministère de la Culture, qui comprend 2 300 œuvres, pour l’essentiel d’artistes nationaux et de la diaspora.