Né à Madrid en 1948, Francisco Calvo Serraller est décédé vendredi dernier, le jour même où son très cher musée du Prado présentait l’exposition commémorative du bicentenaire. Critique d’art à El País depuis la naissance du quotidien en mai 1976, ses opinions ont servi de référence dans le milieu artistique, aussi bien en art contemporain que moderne. Son passage à la direction du musée a été brève, à peine 150 jours entre 1993 et 1994, un mandat écourté en raison de l’appui insuffisant de la ministre de la Culture de l’époque. Sa démission n’a pas signifié un éloignement du musée, bien au contraire. Ses successeurs, en particulier Miguel Zugaza, ont compté sur lui pour tous les nouveaux projets. Par l’intermédiaire de l’association des Amis du musée, dont il fut l’animateur intellectuel, il a donné de nombreuses conférences et obtenu la participation d’experts internationaux. Sa dernière intervention au musée date du 5 novembre dernier : déjà très malade, il avait donné un brillant exposé sur son amie Manuela Mena, conservatrice en chef du département de peinture du XVIIIe siècle et de Goya. Il laisse des publications de référence pour les chercheurs, un souvenir ineffaçable chez ses étudiants de la faculté des Beaux-Arts et une cohorte de lecteurs qui le suivent fidèlement depuis des années.