Le Quotidien de l'Art

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Quentin Bajac au Jeu de Paume

Quentin Bajac au Jeu de Paume
Quentin Bajac. Photo : Peter Ross/MoMA.

À 53 ans, Quentin Bajac quitte ses fonctions de conservateur senior au département photographie du MoMA de New York pour prendre la direction du Jeu de Paume, après le départ de Marta Gili en juillet dernier. Après cinq années passées à New York, Quentin Bajac revient à Paris, poussé par l’envie de rejoindre l’une des deux institutions phares dédiées à la photographie. À ce brillant et discret conservateur, dont la première affectation a été au musée d’Orsay de 1995 à 2003, deux options s’offraient : la Maison européenne de la photographie et le Jeu de Paume. Candidat à la succession de Jean-Luc Monterosso à la MEP, on lui a récemment préféré l’Anglais Simon Baker. Quentin Bajac a cette fois su convaincre les membres du conseil d’administration du Jeu de Paume, présidé par Alain-Dominique Perrin, qui ont voté à l’unanimité son élection. Le milieu s’agite déjà pour connaître le programme de celui qui fut aussi directeur du Cabinet de photographie au Centre Pompidou (de 2003 à 2012), tant la programmation de Marta Gili s’inscrivait dans une quasi parfaite parité (avec 45% de représentation d’artistes femmes). Avec discrétion, elle avait su, bien avant l’heure de #metoo, répondre à la demande d’un public international, curieux de découvrir des artistes étrangers tous genres confondus. Après trois postes dans des institutions prestigieuses où la photographie historique a une part très importante, il sera sûrement question pour Quentin Bajac d’apporter au sein du Jeu de Paume une approche différente de sa consœur espagnole. L’exposition « Être moderne, le MoMa à Paris » à la Fondation Vuitton en 2017, orchestrée autour des collections réunissant tous les départements du MoMA, présageait d’une volonté de travailler sur des sujets transversaux. Il est intéressant de voir le choix d’un conservateur plutôt que celui d’un directeur de centre d’art pour le Jeu de Paume. Un signe, sans doute, de la part du conseil d’administration, de repositionnement sur des orientations plus historiques et classiques.

Article issu de l'édition N°1606