« La diplomatie culturelle n’est ni le ‘‘simple prolongement à l’international de la politique culturelle nationale’’ ni un ‘‘bricolage défensif pour gérer l’inexorable déclin d’un vieux pays’’. C’est un puissant instrument de politique étrangère ». Ainsi s’ouvre le rapport sur la stratégie décennale de la diplomatie culturelle française remis le 31 octobre dernier par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Il est vrai que face à un message culturel français devenu avec le temps « conservateur », « ringard et inaudible », il était nécessaire, selon les députés Michel Herbillon (Les Républicains) et Syra Sylla (En marche !), de former une réflexion stratégique sur l’action culturelle extérieure de la France. Il en résulte une œuvre touffue, parfois indigeste (135 propositions), mais qui participe indéniablement de l’élaboration d’un plan pour la diplomatie culturelle.
La perte d'une rente de situation
Il est vrai qu’en dépit d’exportations françaises de biens et de services culturels évalués à 5,6 milliards d’euros en 2016 — soit + 16% ces deux dernières années, une croissance deux fois plus rapide que celles des autres exportations — et d'un tourisme qui s’est accru de 67 % ces cinq dernières…