Fermé depuis mars 2015 pour travaux, le Szépmuvészeti Múzeum est de nouveau partiellement accessible aux visiteurs. Inauguré en 1906, le premier musée national d’art de Hongrie avait largement été endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale et n’avait bénéficié jusqu’ici que de rénovations rapides. Résultats ? Des équipements obsolètes, une toiture en mauvais état et la non-exploitation de tous ses espaces. Trois ans et 40 millions d’euros plus tard, c’est un musée modernisé qui accueille les visiteurs depuis le 31 octobre. Couvrant près de 15 000 m2 (soit 40 % de la surface totale, le reste du musée rénové devant être dévoilé mi-2019), les travaux ont permis de remplacer les systèmes de chauffage, d’équiper une grande partie des salles de climatisation et d’ouvrir de nouveaux espaces publics, de stockage et d’exposition dans l’aile romane et au sous-sol. Parmi eux, le hall roman, utilisé comme entrepôt depuis la guerre, dont les fresques inspirées des décors des basiliques étaient délabrées. Un chantier colossal dirigé par une équipe de 70 conservateurs a été mis en place, de décembre 2016 à juin 2017. Coïncidant avec le 500e anniversaire de la mort de Leonard de Vinci, le musée rouvre ses portes avec une exposition temporaire imaginée autour d’une statuette équestre de Léonard de Vinci, fleuron de la collection. Ce second souffle du musée des Beaux-Arts s’inscrit dans un projet plus large, celui du Liget Budapest, soit le « quartier des musées », point phare du programme culturel du parti politique conservateur Fidesz, présidé par Viktor Orbán, actuel premier ministre. Le musée national est toujours le théâtre des commémorations annuelles. Une utilisation du passé politique que les acteurs du monde de l’art critiquent vivement, de peur que les dirigeants nationalistes ne nuisent à la programmation des institutions publiques.
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