C’est en atterrissant à Roissy, en compagnie de l’architecte Jean Nouvel le 12 octobre que nous avons appris le décès de Paul Andreu, dans le temple même de ce qui avait fait sa gloire et sa désolation quand un accident avait endeuillé un terminal en 2004. À 36 ans, l’architecte avait construit le « camembert » cet édifice rond qui allait révolutionner la typologie des aéroports. À sa suite, il avait parsemé la planète d’aérogares à Bordeaux, Jakarta , Point-à-Pitre, Abou Dhabi, Dar-es-Salam… Il avait encore achevé l’édification de la Grande Arche de la Défense à la suite d’Otto von Spreckelsen, bâti le Grand théâtre de Chine de Pékin, construit un auditorium à Shanghai… Multidiplômé (Polytechnique, les Ponts et Chaussées, les Beaux-Arts), ce Girondin était demeuré un homme libre. Il n’appartenait à aucun courant, aucune chapelle ou tendance mais avait été élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1996. Quand il revêtait son habit vert d’académicien, il ressemblait à un maréchal napoléonien résolu aux traités de paix. Paul Andreu était encore un peintre, un très bon écrivain, un poète au regard doux.