Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

90 La longueur, en mètres, du ruban avec lequel Ismaïl Bahri a mesuré une plage de son enfance

Saisir un souvenir d'enfance : c'est un des gestes éminemment poétiques qu'Ismaïl Bahri (montré l'an dernier au Jeu de Paume) dévoile, jusqu'au 21 décembre, dans le cadre du 8e cycle de l'exposition « Poésie balistique », à La Verrière de la Fondation Hermès (Bruxelles). « Pendant le montage, Guillaume Désanges, commissaire de l’exposition, a utilisé le mot "catastrophe" en parlant de l'éclairage des œuvres. J'ai voulu saisir ce chaos, ainsi que la grâce qui en émerge », explique l’artiste, qui a voilé l'ensemble de La Verrière dans le but « d'emprisonner la lumière ». Seul un maigre faisceau éclaire le rouleau, sur lequel il a amassé du sable de sa Tunisie natale pendant une tempête. La lumière clignote, le ruban vacille... Sensible à ces variations infinitésimales, qu’il appelle des « micro-agitations », l’artiste les révèle ici comme des photographies, laissant l’espace agir à la manière d'une camera obscura.

fondationdentreprisehermes.org

Article issu de l'édition N°1582