On attendait depuis six mois (voir QDA du 3 avril) le nom du successeur de Thierry Raspail, fondateur en 1984 du Musée d’art contemporain de Lyon. Après la fin des auditions, au début de l’été, devant la commission de recrutement composée de la ville de Lyon et du ministère de la Culture, la décision finale, revenant au maire de Lyon (Georges Képénékian) a été prise la semaine dernière : c’est Isabelle Bertolotti, qui connaît bien la maison puisqu’elle est directrice des expositions depuis 1995, qui prend la suite. Entrée en fonction hier, elle s’est adjoint les services de Matthieu Lelièvre (passé par la galerie Ropac et directeur artistique de la fondation Fiminco depuis 2016) en tant que conseiller pour la jeune création. Elle entend travailler avec les territoires, avec de nouveaux acteurs (dans l’immobilier par exemple) pour revitaliser la scène lyonnaise. « Nous avons toute la chaîne à Lyon, nous confie-t-elle, un musée, une biennale, une école d’art, un Institut d’art contemporain et, pourtant, nous n’arrivons pas à stabiliser la scène artistique. Les artistes ne restent pas. Cela tient au coût de l’immobilier (nous avons très peu de friches industrielles), au trop petit nombre de galeries, au manque d’attention porté aux collectionneurs locaux, dont on connaît mal les fonds. » La nouvelle directrice annonce vouloir diffuser plus largement les collections, ouvrir sur l’Europe et sur le monde en utilisant les talents de prospection de Matthieu Lelièvre, véritable tête chercheuse. L’agenda est déjà chargé et les projets concrets ne seront annoncés qu’un peu plus tard. « Mais je peux déjà vous dire qu’après 2019, année de biennale, nous prévoyons en 2020 un regard sur l’Afrique. »
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