E. L. Vous approchez les 80 ans, et pourtant il y a toujours la même énergie dans votre travail, qui irradie dans les dessins exposés à la galerie Jocelyn Wolff. Quel est votre secret ?
W. A. Je suis tout le temps en état d'excitation, je cours tous les jours mes cinq kilomètres, et j'ai plutôt besoin de choses qui me calment. Pendant longtemps, cela a été le jeu d'échec, que j'ai pratiqué au quotidien avec John Cage pendant 15 ans. Ce qui fait, au total, près de 10 000 parties, qui contribuaient à ralentir ce trop plein d'énergie.
E. L. Cette rencontre avec John Cage a beaucoup influencé votre oeuvre, qui est celle d'un des tout premiers pionniers du conceptuel américain. Qu'en retenez-vous ?
W. A. Tout, dans ma vie, a influencé mon travail. Mais Cage a effectivement été primordial. Je l'ai rencontré car il était très…