En 2010, le Centre Pompidou-Metz ouvrait ses portes avec une exposition baptisée « Chefs-d’œuvre ? » Huit ans plus tard, le musée national Picasso s’apprête à reprendre le même intitulé à une nuance près : le point d’interrogation a été remplacé par un point d’exclamation. Un détail qui n’en est pas un pour le président de l’institution parisienne, Laurent Le Bon, qui a également dirigé l’établissement lorrain. « L’exposition “Picasso. Chefs-d’œuvre !” fait écho à celle que j’avais proposée à Metz. Quand nous réfléchissions à un sujet qui permette d’attirer le public pour l’ouverture du Centre, beaucoup d’habitants de la ville anticipaient que les chefs-d’œuvre allaient rester à Paris », se souvient-il. Ni une ni deux, il décide à l’époque de sublimer cet handicap : c’est décidé, l’exposition interrogera les contours de cette notion qui obsède les musées du monde entier. « Avec Picasso, pas de questionnement : l’ensemble de ses œuvres – y compris ses gravures et linogravures –…
Des chefs-d’œuvre, sinon rien ?
L’exposition « Picasso. Chefs-d’œuvre ! » a ouvert le 4 septembre au musée Picasso à Paris. L’occasion de revenir sur la difficulté que rencontrent les institutions à se faire prêter des chefs-d’œuvre et d’interroger la place d’une notion qui hante le monde de la culture.