Le Quotidien de l'Art

Marché Expositions

4 questions à Jean-Charles de Castelbajac

« Une histoire épique »

En quoi consiste l’invitation qui vous a été faite pour cette 30e édition de la Biennale ?

Je suis le directeur artistique de l’exposition consacrée à Napoléon. Mon intervention a consisté à sélectionner les pièces et à proposer un geste autour de cette collection emblématique.

Comment alors avez-vous choisi les pièces de l’exposition ?

J’ai toujours été sensible à ce que véhiculaient les objets. J’ai sélectionné des pièces susceptibles d’émou­voir : cahier d’enfant, vêtements, etc., dans une dimension intime et mystérieuse. Je me suis interrogé sur la façon dont un homme à la carrière si fulgurante avait pu réussir à avoir une telle vision stratégique, militaire, sociale…

Comment travailler avec des pièces historiques en étant un créateur d’aujourd’hui ?

J’aime amener les institutions dans la modernité. Comment parler à notre époque d’éléments narratifs et fondamentaux de notre histoire ? Comment ven­dre des antiquités tout en osant l’accident ? J’ai proposé une installation, avec une intention forte pour mettre en avant une histoire épique et onirique.

Comment appréhender un lieu aussi spectaculaire que le Grand Palais ?

Ma première préoccupation était justement de pren­dre en compte ces volumes exceptionnels. J’ai appliqué les propos issus de Voyage au bout de la nuit de Céline : « New York est une ville debout ». Mon geste est vertical, et visible depuis les extrémités des allées.

Article issu de l'édition Hors-série du 08 septembre 2018