Annonçant un total d’1,2 million de spectateurs (chiffre difficilement vérifiable) pour 256 projets échelonnés pendant 7 mois sur tout le territoire des Bouches-du-Rhône, MP2018 s’est achevée ce week-end sur une note enthousiaste, avec l’irruption dans le ciel marseillais du laser aux couleurs arc-en-ciel de l’artiste Yvette Mattern. « Chaque projet a trouvé son public », affirme Raymond Vidil, président de la manifestation. Le thème choisi, celui de l’amour, a permis, dit-il, de combler un « besoin de participer à des moments collectifs » dans une ville parmi les plus inégalitaires de France (avec des écarts de revenus de 1 à 8 des plus pauvres au plus riches, selon l’Insee). Emmené par 15 directeurs artistiques issus des institutions locales (Alain Arnaudet de la Friche la Belle de mai, Macha Makeïeff du théâtre de la Criée, Sam Stourdzé des Rencontres d’Arles...) qui ont proposé des cartes blanches pour des productions in situ et une constellation de 87 entreprises partenaires ayant contribué à 51 % au budget de 5,4 millions d’euros, le navire mené par une équipe de moins de dix personnes est arrivé à bon port. Quid de la suite ? Avec Manifesta qui se profile pour 2020 et lui coupe l’herbe sous le pied, et une volonté politique a minima (contribuant cette année à 34 % du financement), aucun futur MP n’est encore prévu. Raymond Vidil, par ailleurs membre de Mécènes du sud, souhaite pourtant « pérenniser l’accueil des artistes » et appelle de ses vœux « un Marseille-Provence permanent », pour prolonger le travail de terrain réalisé notamment dans les quartiers difficiles et contribuer à la mixité des publics de la culture. Dans les tuyaux : proposer un parcours d’œuvres sur le territoire et soutenir les galeries et artistes qui s’installent à Marseille. Une ville qui a de l’amour à revendre. mp2018.com