amuel Sidibé est directeur depuis 1987 du musée national du Mali, à Bamako. Il revient sur le péril islamiste du mouvement Ansar Dine dans le Nord de son pays et sur l'impact du conflit actuel sur la scène culturelle.
R. A. et P. R. Quels sont les effets immédiats sur la culture de la prise de pouvoir intégriste dans le Nord du Mali ?
S. S. Cette situation a provoqué une crise économique réelle. L'État est dans une situation insupportable. Les budgets de tous les services ont été coupés. Pour ce qui est de la culture, au quatrième trimestre, l'État ne paye que les salaires, l'électricité et le téléphone. Nous avons zéro franc en fonctionnement. Nous n'avons plus les moyens de travailler. Nous survivons en faisant appel à des ressources extérieures, avec l'Unesco pour faire en sorte qu'un minimum de choses soit possible. Je n'ai plus les moyens de payer les gardiens. Je travaille aussi avec la Fondation Prince Claus [Amsterdam] pour mettre en place un plan de sécurisation et d'évacuation des objets. L'insécurité et les risques vont-ils atteindre Bamako ? Il faut prévoir, anticiper, pour que l'irréparable ne se produise pas. Le musée est actuellement ouvert, mais il n'y a pas grand monde. Personne ne vient au Mali, l'ambiance n'est pas terrible. J'ai néanmoins envie d'organiser en mars une semaine des cultures du Nord, une tribune d'expression culturelle que j'appelle « Résistance » à travers l'organisation de débats sur le patrimoine. Il faut créer une dynamique pour sortir de cette situation d'exil.
R. A. et P. R. Les Rencontres photographiques de Bamako, initialement prévues à l'automne 2013, sont-elles annulées ?
Samuel Sidibé est directeur depuis 1987 du musée national du Mali, à Bamako. Il revient sur le péril islamiste du mouvement Ansar Dine dans le Nord de son pays et sur l'impact du conflit actuel sur la scène culturelle.
R. A. et P. R. Quels sont les effets immédiats sur la culture de la prise de pouvoir intégriste dans le Nord du Mali ?
S. S. Cette situation a provoqué une crise économique réelle. L'État est dans une situation insupportable. Les budgets de tous les services ont été coupés. Pour ce qui est de la culture, au quatrième trimestre, l'État ne paye que les salaires, l'électricité et le téléphone. Nous avons zéro franc en fonctionnement. Nous n'avons plus les moyens de travailler. Nous survivons en faisant appel à des ressources extérieures, avec l'Unesco pour faire en…