Un architecte, amateur d'art, a acquis en 1956 un tableau représentant Napoléon III, copie partielle d'un portrait de Winterhalter. Ses héritiers ont souhaité le vendre. En 2013, le Centre national des arts plastiques (CNAP), ayant eu connaissance de cette vente, a déposé plainte pour recel de vol auprès des policiers de la Brigade de répression du banditisme. Le motif ? Ce tableau semblait être celui commandé par l'État en 1862 au peintre Hilarion Charles Isidore Dumont. Le CNAP, s'estimant légitime propriétaire, a mis en demeure, le 29 novembre 2013, la maison de ventes de retirer le tableau des enchères programmées et de le lui restituer. Cette demande a été rejetée par le tribunal de grande instance de Paris le 17 octobre 2016, l'État ne rapportant pas la preuve que le tableau des héritiers était bien le Dumont. En appel, le 26 juin dernier, le juge a estimé en revanche que « les inscriptions relevées sur le châssis de l'œuvre, qui n'a pas été changé à la différence du cadre, démontrent que le tableau en la possession des intimées est bien celui commandé par l'État, la très légère différence de 3 cm sur une de ses dimensions n'étant pas significative ». L’État étant fondé à revendiquer le tableau, sa restitution a été ordonnée dans le délai d'un mois. En l’absence de pourvoi devant la Cour de cassation, cette solution est définitive.