Le constat de l’étude publiée fin 2017 par quatre économistes internationaux, présentée dans un symposium sur l’art et le genre en mars dernier à l’université de Yale, est sans appel : les prix des œuvres d’artistes femmes vendues aux enchères entre 1970 et 2013 sont inférieurs de 47,6 % à celles des hommes. Prix moyen d'une vente : 40 000 euros pour un homme, 21 300 pour une femme. Et même si l’on omet les ventes record au-delà du million de dollars, l’écart demeure de 28,8 %. Par ailleurs, « si les sujets interrogés sont incapables de déterminer en regardant une œuvre de quel genre est son auteur, précise l’enquête, leur préférence va vers les artistes hommes. L’art des femmes semble se vendre moins cher car il est fait par des femmes ».
Un déséquilibre flagrant
Cette tendance est-elle amenée à évoluer, si l’on considère la récente résurrection de nombreuses artistes femmes du XXe siècle ? Les « couples modernes » célébrés au Centre Pompidou-Metz, qui tente de placer hommes et femmes sur un pied d’égalité, voient-ils parallèlement se rééquilibrer leurs cotes respectives ? « La différence de prix demeure très grande, rapporte Valérie Hess, directrice de ventes impressionnistes et modernes chez…