Étrange idée, que de se faire photographe au moment précis où le monde devenait essentiellement photographique ; où le « ça a été » mutait en l’instantané instagramien « c’est ça, là, maintenant ».
Ce livre abîmé (le catalogue Wolfgang Tillmans publié par Taschen en 1995, ndlr), déniché sur la table des soldes de la librairie de la Tate Gallery, allait, comme ceux d’autres ph-auto-biographes des marges du monde occidental, contribuer à la fondation de mon approche du monde, au cours de la période d’intense plasticité que fut pour moi le début des années 2000. Je reçus de mon père, la même année, mon premier Contax T3, appareil de photographie qui allait…