Diplômé en littérature et histoire de l’art, Michel Enrici a débuté sa carrière à Paris en tant que professeur de lettres. Dans les années 1980, il collabore à la revue Artistes de Bernard Lamarche-Vadel et côtoie d’importants intellectuels parisiens tels que Lyotard, Barthes ou Lacan. En 1989, il fait la rencontre déterminante du peintre Gérard Gasiorowski, représenté par la galerie Maeght, dont il est chargé de faire l’inventaire. Outre son activité d’écrivain et de critique (il publie des monographies d’artistes comme Lee Ufan ou Jean-Michel Basquiat), Enrici dirige successivement l’École nationale des beaux-arts de Dijon, l’École supérieure d’art et de design de Marseille-Méditerranée, et le Pavillon Bosio (école supérieure de scénographie à Monaco fondée par lui-même en 2002). En 2006, il succède à Dominique Païni à la direction de la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence. Pendant trois ans, il organise une exposition à l’honneur du centenaire d’Aimé Maeght, invite le sculpteur grec Takis à investir le lieu et lance une programmation de deux plasticiens vivants au printemps et à l’automne, en plus de l’exposition traditionnelle en été. « C’était quelqu’un qui avait une vraie ouverture d’esprit, dans son écriture d'abord, mais aussi dans sa manière de penser les expositions, où il aimait mêler les époques et les mouvements. Pour lui, le fil rouge qui reliait les œuvres entre elles était avant tout la qualité », nous confie Isabelle Maeght. Il s’est éteint le 16 juin à 73 ans à Marseille, sa ville natale.