Faisant suite à Isabelle Cornaro (2016) et Mathieu Mercier (2007), c’est au tour d’un troisième artiste, Neïl Beloufa, d’assumer la sélection du prix Ricard, qui fête ses vingt ans. L’artiste-curateur avait démontré sa capacité à être un acteur dynamique, transformant son atelier à Villejuif en lieu d’expositions (« Occidental Temporary », 2015-2016). Il célèbre le décloisonnement imprimé par les lieux indépendants, rappelant que le rôle des institutions « reste légitime tout en ne représentant plus un enjeu pour les artistes ». La liste comprend quatre artistes réunis dans Le Marquis, sur l’Île-Saint-Denis, où ils organisent des expositions (Camille Besson, Raphaël Rossi, Maxime Testu, Victor Vaysse), mais aussi South Way Studio, un espace marseillais tenu par Emmanuelle Luciani et Charlotte Cosson (responsables de la revue Code South Way). Certains ont déjà un parcours international : Meriem Bennani, d’origine marocaine, vit à New York où elle a exposé au PS1 ; Guillaume Maraud est passé par la Städelschule de Francfort ; Liv Schulman a étudié et exposé à Paris-Cergy, Londres et Buenos Aires ; la peintre Lucile Littot vit entre Paris et Los Angeles. Les sculptures de Victor Yudaev ont été remarquées pendant la Biennale de Lyon, ainsi que les pièces sonores d’Anne Le Troter. Plus surprenant est le choix de Ludovic Boulard Le Fur, artiste discret, installé à Mouleydier, en Dordogne, où il fait des dessins empruntant au tatouage et à l'art précolombien. Selon Neïl Beloufa, c’est une sélection où « l'engagement est complet, nonchalant plus que vindicatif. Elle recentre des propositions sur (…) l'art et son expérimentation ».
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