La 27e foire internationale d’art contemporain de Buenos Aires (ArteBA) a fermé ses portes le 27 mai en ayant conjuré les mauvais auspices économiques – le peso argentin figure parmi les monnaies qui ont connu la plus forte dévaluation cette année, ce qui érode le pouvoir d’achat des collectionneurs locaux. Parmi les quatre galeries françaises présentes, Jocelyn Wolff reconnaît que « les acheteurs argentins venaient davantage dans un but social que pour acheter », ce qui était compensé « par la forte présence étrangère, notamment de nombreux musées et curators spécialisés dans l’art d’Amérique latine ». La galerie a vendu quatre pièces de Diego Bianchi mais conclut que « ce n’est sûrement pas terminé grâce à un suivi de qualité. » Renos Xippas, présent à Paris, Montevideo et Punta del Este, est encore plus enthousiaste. Le galeriste avait misé sur Pablo Reinoso, « plus connu ici que Messi » et a été récompensé par la vente de 5 tableaux « cadres spaghetti » et la commande de 6 sculptures pour des jardins. Chez Mor Charpentier, on estime que l’affluence record de collectionneurs étrangers « est en partie liée à Art Basel Cities qui a contribué à faire de Buenos Aires une destination culturelle de plus grande importance. » Du côté des institutionnels, les musées argentins ont soutenu des artistes locaux, comme le MALBA de Buenos Aires, qui a acheté trois photos de Leandro Katz (chez Henrique Faria), mais ce sont surtout les musées étrangers qui se sont distingués, du Dallas Museum of Art (trois León Ferrari, également chez Henrique Faria) au Guggenheim de New York (un Mariela Scafati chez Isla Flotante, remarquée à Art Basel Miami Beach en décembre dernier), jusqu’au MACBA de Barcelone (trois Magdalena Jitrik chez Luisa Strina).