Annulation d’une exposition des polaroïds de Balthus à Essen, refus d’affichage de l’exposition viennoise du peintre autrichien Egon Schiele dans des villes comme Londres, Hambourg et Cologne, décrochage temporaire du tableau Hylas et les nymphes de John William Waterhouse à l'Art Gallery de Manchester : ces exemples d’autocensure font suite à des mobilisations récentes contre des œuvres d’art qualifiées d’« offensante », « violente » ou « à caractère pédophile ». Depuis quelques années, l’ère du politiquement correct conduit le monde de l’art à une manière de raisonner privilégiant l’autocensure à la liberté artistique. Exposer aujourd’hui un tableau montrant un noir tué par des blancs en 1955 ou des vidéos impliquant des scènes violentes avec des animaux suscite polémiques et controverses. Dans le sillage de #metoo, plusieurs musées internationaux ont été appelés à décrocher des œuvres. La question de…
Jusqu’à quel point l’art a-t-il encore le droit d’être nu ?
La lettre de Sabine Glaubitz, correspondante à Paris de l'agence de presse allemande Deutsche Presse Agentur