La formule revient à Robert Filliou qui, regrettant l'institutionnalisation rampante de la scène de l'art, appelait de ses voeux un retour de l'art dans la vie et le quotidien de chacun. Au XIXe siècle déjà, de nombreux observateurs déploraient également l'impudeur et l'inconfort des espaces publics d'exposition dans lesquels la jouissance artistique devenait difficile par manque d'intimité et de familiarité possible avec les oeuvres. « Il est impossible de jouir absolument d'un tableau, à moins qu'il ne vous appartienne, à moins de vivre en sa compagnie, de le voir sous tous ses aspects et à chaque heure du jour. Chaque toile demande une sorte d'apprentissage, d'initiation qui ne peut se faire que dans le silence…