Une exposition sur le bronze à la Royal Academy of Arts, à Londres ? Cette idée même ravive dans notre esprit une armada de sculptures vétustes et écrasantes. Or l'éblouissant panorama de 5 000 ans de créations en bronze, orchestré par l'institution londonienne pourtant très collet monté, n'a rien de fastidieux ou d'ampoulé. Le visiteur sera au contraire surpris par l'énergie, la résilience et la versatilité de ce matériau, qui, bien que lourd et indestructible, peut se révéler aussi enlevé que le délicat Mercure de Giambologna, aussi nerveux que le visage torturé d'une âme damnée par Le Bernin, aussi primesautier que l'acrobate de Barthélemy Prieur. « Le bronze peut endosser n'importe quelle…