Il était l’ultra-favori, il n’en advint rien. En 2013, Max Hollein fut pressenti pour prendre la tête du Musée national d’art moderne, avant de jeter l’éponge dans un climat délétère. Alain Seban, alors président du Centre Pompidou, dénonça dans Le Monde des réflexes « anti-étrangers » dans la presse et au-delà, propres à stigmatiser le candidat à quelques jours de sa nomination. « Des voix s’élèvent de partout pour dénoncer la venue d’un Autrichien, qui ne parle pas le français et réclamerait un salaire indécent », confirmait Libération. Cinq ans après, le voici devenu nouveau directeur du Metropolitan Museum à New York, grâce à un écosystème culturel plus ouvert à la diversité des profils et des origines.
Distance critique
Pourtant, la France rattrape son retard. Si la présence d’étrangers à la tête des institutions de l’art s’est faite rare ces dernières décennies – à l’exception du Suédois Pontus Hultén et de l’Allemand Werner Spies, tous les deux à Beaubourg –, trois désignations viennent de briser cette norme tacite en l’espace de quelques mois. Le Britannique Simon Baker, ancien de la Tate Modern, deviendra courant mai le nouveau directeur de la…