Au 130 Orchard Street, dans le Lower East Side, à New York, la façade de briques annonce en lettres capitales : « WORLD’S BEST ARTISTS », imitant avec ironie la typographie du magasin de tissus Beckenstein, institution historique dans laquelle s’est installée en avril 2017 la galerie Emmanuel Perrotin. Après un premier emménagement en 2013 sur Madison Avenue, le Français, invité cette semaine dans la délégation accompagnant la visite officielle d’Emmanuel Macron aux États-Unis, a choisi de se délocaliser dans ce quartier vivant et moins chic, mais dont les loyers indécents ont quelque peu asséché l’énergie d’autrefois – Chelsea, où se concentre la majorité des galeries de Manhattan, ayant été rejeté car trop dense en concurrents. C’est la cinquième bouture, avant Shanghai en septembre prochain, pour cette enseigne dont la réussite en fait grincer plus d’un. Peggy Leboeuf, qui dirige ici avec un dynamisme désinvolte une équipe de vingt personnes, explique ce choix : « Il y a à New York à la fois beaucoup d’artistes, de collectionneurs et de curateurs. L’énergie y reste intacte, les musées sont fabuleux, tout le monde vient. »
Sillonnant constamment les États-Unis et le reste du continent américain à la recherche de nouveaux talents, elle fait de la galerie new-yorkaise un camp de base, dans ce quartier où « il est plus facile de mêler l’art et la vie » : un bâtiment de 2 300 m2 avec rooftop réhabilité par l’agence PRO, qui comme son homologue parisien se veut être aussi un lieu de…