Une partie de bras de fer s’est engagée entre le propriétaire d’un manuscrit de 135 feuillets rédigé au XIIe siècle à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, qui devait être mis à l’encan sur une estimation de 50 000 euros le 5 mai à Alençon, par la société de ventes Orne Enchères, et l’État français qui en revendique la légitime propriété et en demande la restitution. L’État avance que l’Assemblée nationale du 2 novembre 1789 a décidé de « mettre les biens du clergé à la disposition de la Nation » et que le document figure au catalogue des livres en dépôt à l’Administration du district d’Avranches dressé en 1795. Mais selon Orne Enchères, le document avait « probablement quitté le mont avant 1794 » et le catalogue de 1795 a été rédigé en recopiant une liste plus ancienne sans vérification que l’ouvrage était bien là. Pour preuve, l’absence de cachet ou de cote rattachant le manuscrit à ce catalogue. Le tribunal administratif de Paris devrait trancher la question.