La foire Art Basel Hong Kong a ouvert ses portes hier, mardi 27 mars, dans un climat studieux mais pas euphorique. La clientèle asiatique, chaque année plus sophistiquée, prend son temps. Elle apprend vite, peut se passionner pour des créateurs aussi différents qu’Etel Adnan chez Lelong (Paris, New York) ou Apostolos Georgiou chez gb agency (Paris), mais elle ne dégaine pas forcément au quart de tour. Aux premières heures de la foire, certains ont fait florès. Levy Gorvy (New York) a vendu une huile de Willem de Kooning étiquetée à 35 millions de dollars à un collectionneur privé. Plus modestement, Tornabuoni (Paris, Londres) a cédé une œuvre de Lucio Fontana à un client japonais, tandis que Daniel Templon (Paris, Bruxelles) s’est défait d’une œuvre de Chiharu Shiota. Fatalement, les enseignes présentant des artistes-marques, et celles qui ont travaillé leur clientèle asiatique en amont, s’en sortent le mieux. White Cube (Londres, Hong Kong) a d’emblée vendu un tableau de Baselitz à un client asiatique. Gagosian (New York, Londres, Paris, Hong Kong) a beau avoir perdu l’artiste chinois Zeng Fanzhi parti chez Hauser & Wirth, elle a cédé un de ses tableaux présentés pour 600 000 dollars. Les affaires furent aussi rondement menées hors de la foire. Sprüth Magers (Berlin, Londres) a cédé à des Asiatiques une dizaine de tableaux récents de George Condo exposés dans un espace loué au sein du Musée maritime. L’exposition inaugurale de Mark Bradford à la galerie Hauser & Wirth fraîchement installée dans le H Queen’s building est aussi sold out. La quasi-totalité des pièces a été placée en Asie, notamment au Long Museum de Shanghai.
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