Parmi les pièces les plus remarquables présentées à Art Dubai se trouvent des photographies de réfugiés irakiens et palestiniens assis dans les couloirs du Louvre, par le photographe iranien Reza Aramesh. Vendues à 45 000 dollars par la Leila Heller Gallery, elles remettent en scène les réfugiés eux-mêmes dans les situations qu’ils ont précédemment vécues sur les bateaux ou les plages. L’artiste indien Sudarshan Shetty présente une œuvre réalisée en bois de récupération, représentant ce qui semble être un corps étouffé sous un tapis oriental. L’œuvre de Shetty, qui a été commissaire de la Biennale de Kochi-Muziris en 2016 et qui a été lancé sur le plan international par la galerie, a été vendue à 110 000 dollars. À des prix inférieurs, l’une des principales galeries de Téhéran, Dastan’s Basement, propose des dessins au crayon coloriés avec soin par Melodie Hojabr à 500 dollars, ainsi que d’autres œuvres iraniennes à moins de 1 000 dollars. Cette galerie, qui sera présente à Art Basel Hong Kong et Frieze New York cette année, offre aussi des œuvres remarquables de l’artiste chevronné Farah Ossouli (jusqu’à 20 000 dollars). « Art Dubai est une plateforme au cœur même de la scène artistique régionale », a déclaré sa directrice Myrna Ayad, lors de la conférence de presse inaugurale. Avec 104 galeries venant de 47 pays, cette édition offre, selon les organisateurs, la plus grande variété géographique de son histoire. Pour la première fois, on y trouve des galeries d’Islande, d’Éthiopie, d’Argentine ou du Ghana. Gallery 1957, d’Accra, présente l’artiste Modupeola Fadugba, avec sa série de « Nageurs synchronisés », confondus en partie avec l’eau dans laquelle ils nagent.
Le quartier des galeries de l’Alserkal Avenue célèbre son dixième anniversaire avec un programme fourni. La Lawrie Shabibi Gallery présente l’artiste trinidadien Zak Ové, dont les œuvres Star Liner, aux couleurs vives, placent des astronautes noirs dans des fusées rétro. Ses pièces murales au crochet, qui évoquent les couleurs bariolées des bonnets rastafaris, connaissent un grand succès dans le Golfe. Toujours à Alserkal, l’artiste palestinien Hazem Harb présente des collages évocateurs et nostalgiques, réalisés à partir de photos d’archive de scènes de la vie palestinienne. Cette année est marquée par le 70e anniversaire de la Nakba, l’exode palestinien après la guerre de 1948 et la fondation de l’État d’Israël. De puissants tableaux à l’huile en noir et blanc représentant le bombardement de Gaza, signés par l’artiste et commissaire palestinien Aissa Deebi, revenu à la peinture après une interruption de vingt ans, approfondissent ce thème.
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