Installée sur les hauteurs de Nice, la Villa Arson vient d’inaugurer une rétrospective consacrée à Gianfranco Baruchello. Cet artiste italien, né en 1924 à Livourne, bénéficie en France d’une notoriété inversement proportionnelle à son parcours artistique. Nicolas Bourriaud, le commissaire de l’exposition, ne s’explique pas lui-même cette situation. Après avoir travaillé dans l’industrie chimique, Baruchello choisit de se consacrer à l’art. Arrivé à Paris en 1960, il sympathise avec le surréaliste Roberto Matta, puis avec le critique Alain Jouffroy. Trois ans plus tard, il est à New York où il se lie d’amitié avec Marcel Duchamp qui lui ouvre les portes de l’avant-garde américaine : l’expressionnisme abstrait et le pop art, avec pour fond sonore la musique expérimentale de John Cage. Perméable, sans être sous influence, Baruchello creuse son sillon. En témoignent ses diverses œuvres (peintures, films, sculptures, boîtes et autres objets) ainsi que d’autres créations qui, telle son exploitation agricole près de Rome, Agricola Cornelia, s’inscrivent de façon pionnière dans le champ de l’« esthétique relationnelle » chère à Nicolas Bourriaud.
Gianfranco Baruchello.
Jusqu’au 27 mai. Villa Arson, 20, avenue Stephen-Liégeard, Nice (06).
villa-arson.org