Le monde de Jean Fautrier ? « Excessif, monstrueux, violent, comme abusif, où les poires sont plus grandes que les poires, et les fleurs plus convulsées que des fleurs », écrit Jean Paulhan en 1962. La citation figure dans le catalogue de l'exposition que le musée d'art moderne de la Ville de Paris (Mamvp) consacre à la donation du marchand et collectionneur Michael Werner. Un demi-siècle après la formule de Jean Paulhan, l'exposition (lire Le Quotidien de l'Art du 5 octobre 2012) braque à nouveau les projecteurs sur l'artiste (1898-1964). Le début du parcours déroule des oeuvres peintes, dessinées ou sculptées, telle une mini-rétrospective « Fautrier » : Fruits dans un compotier et fleurs (1939) ; Fleurs noires (1926), comme un pâle feu d'artifices dans la nuit ; Les Yeux, bronze de 1940 ; nus en arabesques et oeuvres abstraites comme Terre d'Espagne (1956). Werner avoue volontiers que la découverte du fondateur de l'art informel à Paris fut pour lui un déclic pour s'ouvrir à la…