Le Quotidien de l'Art

Raoul Hausmann, de la rage au ravissement et autres visions

Raoul Hausmann, de la rage au ravissement et autres visions
Raoul Hausmann, Le Triangle (Vera Broïdo), vers 1931. Coll. Marc Smirnow © ADAGP, Paris, 2018

À l’occasion de l’exposition « Raoul Hausmann. Un regard en mouvement », actuellement au Jeu de Paume, le photographe et théoricien de la photographie Arnaud Claass révèle son admiration pour son homologue autrichien.

«Raoul Hausmann n’est pas le seul artiste à avoir entamé son parcours dans la fureur de Dada pour s’adonner ensuite à la photographie “pure”. Dans ce bref témoignage d’admiration, j’insisterai sur la singularité de son engagement dans le médium. Elle prend tout son relief durant les années passées à Ibiza (1933-1936), même si les images produites auparavant ne le cèdent en rien à celles qu’il réalise en exil. Au milieu des années 1970, j'ai pu approfondir ma connaissance d’Hausmann grâce à la rencontre du critique d’art Michel Giroud, qui lui consacrait aux Éditions du Chêne une belle monographie, sous-titrée “Je ne suis pas un photographe” (1975). Or photographe, je savais déjà qu’Hausmann l’était à part entière, et d’envergure. À vingt-cinq ans, je n’étais plus exactement un débutant, je savais à peu près ce que je poursuivais : j’avais compris que je n’étais ni un documentariste ni un “artiste utilisant la photographie”, encore moins un “plasticien” (qualificatifs ampoulés qui m’ont toujours laissé perplexe). Mon travail a toujours traité de…

Raoul Hausmann, de la rage au ravissement et autres visions
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Article issu de l'édition N°1453