«Raoul Hausmann n’est pas le seul artiste à avoir entamé son parcours dans la fureur de Dada pour s’adonner ensuite à la photographie “pure”. Dans ce bref témoignage d’admiration, j’insisterai sur la singularité de son engagement dans le médium. Elle prend tout son relief durant les années passées à Ibiza (1933-1936), même si les images produites auparavant ne le cèdent en rien à celles qu’il réalise en exil. Au milieu des années 1970, j'ai pu approfondir ma connaissance d’Hausmann grâce à la rencontre du critique d’art Michel Giroud, qui lui consacrait aux Éditions du Chêne une belle monographie, sous-titrée “Je ne suis pas un photographe” (1975). Or photographe, je savais déjà qu’Hausmann l’était à part entière, et d’envergure. À vingt-cinq ans, je n’étais plus exactement un débutant, je savais à peu près ce que je poursuivais : j’avais compris que je n’étais ni un documentariste ni un “artiste utilisant la photographie”, encore moins un “plasticien” (qualificatifs ampoulés qui m’ont toujours laissé perplexe). Mon travail a toujours traité de…
Raoul Hausmann, de la rage au ravissement et autres visions
À l’occasion de l’exposition « Raoul Hausmann. Un regard en mouvement », actuellement au Jeu de Paume, le photographe et théoricien de la photographie Arnaud Claass révèle son admiration pour son homologue autrichien.