Entre la place de la République et le canal Saint-Martin, à Paris, une porte aveugle donne accès à un vaste duplex. L’atelier d’Adel Abdessemed est un véritable capharnaüm : sur des chevalets, des œuvres déjà connues ou à venir, partout des maquettes, des dessins, des projets abandonnés, des photos (une série du couple Obama, sur lequel l’artiste travaille), de la matière pour les mains et pour la pensée. Plus loin, dans son bureau, des centaines de livres aux murs, mais aussi, directement tracés sur la paroi, des dessins au fusain, vagues graffitis ou croquis préparatoires retravaillés. Sur la table basse qui précède un grand bureau d’architecte incliné, un iPad, des olives, une calebasse, des bouteilles de divers breuvages. Adel Abdessemed y ajoute une assiette de pata negra qu’il est allé découper avant notre arrivée, et en avale avec appétit quelques tranches avant de repartir aussi sec, intenable.
Brouiller les pistes
Dans quelques semaines ouvrent quasi simultanément deux solo shows…