L e don d’une œuvre de Jeff Koons à la ville de Paris fait, on le sait, débat (lire le Quotidien de l'art du 30 janvier). Plusieurs pétitions circulent contre le projet. On se souvient des pressions diverses exercées contre l’œuvre Les Deux Plateaux de Daniel Buren dans la cour d’honneur du Palais Royal. Cette œuvre répondait à une commande publique et ne dut sa survie qu’au courage de l’artiste qui assigna le nouveau ministre de la culture François Léotard en référé sur le fondement de son droit moral. Léotard, qui envisageait de mettre un terme au chantier, céda. L’œuvre de Buren est beaucoup mieux acceptée aujourd’hui, quoiqu’existent toujours les mêmes détracteurs pour crucifier son œuvre en particulier, et l’art contemporain en général. Elle a été entièrement financée et restaurée sur les deniers publics, ce qui autorise chacun à donner son avis, et est tout à fait sain dans une société démocratique. Ce qui l’est moins, ce sont les tentatives d’empêcher ou d’interdire. Alors, ce sont les juges qui doivent trancher : le festival de recours, notamment par des « riverains », a fini par échouer.
Les fleurs de Koons reçoivent aujourd’hui un accueil tout aussi polémique, et certains réclament la fin du projet pour des raisons esthétiques, nationalistes ou morales que l’auteur de ces lignes est loin de partager. Reste que les questions juridiques posées sont complexes. En vertu de quel…